Webinaire recommandations en matière de transition hormonale chez les mineur·es trans
📢 Retour sur le webinaire du 14 février 2025 : recommandations en matière de transition hormonale chez les mineur·es
Pour celles et ceux qui n’ont pas pu assister au webinaire du 14 février 2025 de 12h30 à 14h sur les recommandations de bonne pratique en matière de transition hormonale chez les mineur·es trans et/ou non-binaires, voici un résumé des principaux points abordés.
Alors que la Haute Autorité de Santé (HAS) travaille à l’élaboration de recommandations pour les parcours de transition des personnes trans et/ou non-binaires de 16 ans et plus, la question de la transition hormonale chez les mineur·es suscite de nombreux débats. Ce webinaire a été l’occasion de faire le point sur les recommandations actuelles et d’apporter des éléments de réponse aux interrogations qui persistent.
🔹 Diversité des parcours de transition
Il est essentiel de rappeler qu’il existe autant de parcours de transition que de personnes trans et/ou non-binaires. La transition – qu’elle soit médicale, sociale et/ou légale – vise à permettre à chacun·e de s’épanouir pleinement dans son identité. Toutes les personnes trans et/ou non-binaires ne souhaitent pas ou ne ressentent pas le besoin d’entreprendre une transition médicale, et cela n’invalide en rien leur identité. La transidentité ne se définit ni par la transition ni par la présence d’une dysphorie de genre.
🔹 Les recommandations internationales
À ce jour, quatre principales références internationales encadrent la prise en charge des mineur·es trans :
- Les recommandations de l’Association Professionnelle Mondiale pour la Santé des Personnes Transgenres (WPATH),
- Les recommandations de la Société Canadienne de Pédiatrie,
- Les recommandation de la Société Française d’Endocrinologie et de Diabétologie Pédiatrique (SFEDP),
- Les recommandations de la Société Européenne d’Endocrinologie Pédiatrique (ESPE),
- (En attendant les recommandations australiennes du Comité de Santé Nationale et de la Recherche Médicale (NHMRC), des recommandations de référence existent pour les personnes majeures et vont dans le même sens que les recommandations précédentes).
Ces approches convergent vers un accompagnement bienveillant et affirmatif, qui respecte l’identité de la personne sans chercher à la remettre en question ou à l’influencer. L’objectif principal est de garantir une exploration sereine de son identité de genre, en favorisant l’autodétermination et en s’assurant d’un consentement libre et éclairé.
Spécificités des recommandations WPATH
La récente actualisation des recommandations de la WPATH va plus loin sur la question de la transition hormonale. Elles insistent sur la prise en compte du stade pubertaire dans la mise en place d’un traitement d’affirmation de genre féminisant/masculinisant (œstrogènes/testostérone), plutôt que de s’appuyer uniquement sur un seuil d’âge fixe comme c’était le cas dans les précédentes versions.
Les recommandations françaises récentes
En France, la SFEDP a récemment publié des recommandations préconisant une approche prudente. Elles insistent sur la nécessité d’une évaluation approfondie du degré de maturité cognitive et affective avant toute intervention médicale. Si ces recommandations permettent d’établir un cadre national jusque-là inexistant, elles soulèvent néanmoins des questions quant au risque de rigidification des parcours et d’engorgement des consultations spécialisées. Cette approche pourrait in fine accentuer les inégalités d’accès aux soins, en favorisant les mineur·es bénéficiant d’un soutien familial et résidant en milieu urbain.
💡 Conclusion
L’accompagnement des mineur·es trans dans leur parcours de transition reste un enjeu de santé majeur. Une approche fondée sur l’écoute, le respect des ressentis et la prise en compte des besoins individuels est essentielle pour garantir un accès équitable aux soins.
Malo Lecq-Kern, médiateur santé, formateur et Fanny Poirier, psychologue, chercheur et responsable des formations à l’association Espace Santé Trans.
